Page:Pere De Smet.djvu/250

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

grain de sénevé, dit-il, croît rapidement, et étend ses rameaux sur cette terre, autrefois stérile et si longtemps négligée ».[1]

Dès 1842, M. Demers, l’auxiliaire de Mgr Blanchet, avait fait en Nouvelle-Calédonie, à 200 lieues au nord de Vancouver,[2] un voyage au cours duquel il avait baptisé plus de 700 enfants. Depuis lors, les indigènes désiraient vivement être instruits de la religion. Bien que privés de prêtres, ils avaient bâti trois églises en bois, dans l’espoir qu’un Père viendrait un jour s’établir au milieu d’eux.

Le P. De Smet choisit pour cette mission le P. Nobili. Ce religieux devait dignement répondre à la confiance de son supérieur. Romain d’origine, entré à seize ans dans la Compagnie de Jésus, il possédait un talent littéraire qui lui avait valu les succès les plus flatteurs. À peine ordonné prêtre, il avait obtenu de consacrer sa vie à évangéliser les sauvages. Nous apprécierons bientôt les fruits de son apostolat.

À la fin de juin, le P. De Smet repartit pour les Montagnes, suivi de onze chevaux chargés de charrues, de bêches, de pioches, de scies, d’outils de toute sorte, destinés à la mission Saint-Ignace.

En traversant la chaîne des Cascades, il voit, en maint endroit, le sol jonché d’ossements de chevaux et de bœufs, tristes débris des caravanes ensevelies sous la neige, ou surprises par l’avalanche. Le mois suivant, il est de retour chez les Kalispels. Pendant son absence, le nombre des néophytes s’est

  1. Lettre à Mgr Hughes. — S, François Xavier, 20 juin 1845.
  2. La Nouvelle-Calédonie, dont il est ici question, correspond à ce qu’on appelle aujourd’hui la Colombie Britannique.