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Quelles circonstances amenèrent son départ de Saint-Nicolas ? Son frère François s’est borné à écrire : « Il ne pouvait demeurer longtemps nulle part »[1]. De fait, Pierre-Jean avait l’humeur voyageuse, et devait en donner d’autres preuves. Toutefois ses lettres nous disent qu’il garda bon souvenir de Saint-Nicolas. Il y reviendra souvent dans la suite ; on lui fera bon accueil et on s’intéressera à ses missions.

Son entrée au collège d’Alost fut marquée par un exploit qui devait immédiatement lui assurer le respect.

Il existait entre Flamands et Wallons une vive animosité, qui amenait assez souvent des rixes violentes. La première fois que le jeune De Smet parut en récréation, un Wallon, plus âgé que lui de deux ou trois ans, et qui le dépassait de toute la tête, vint le provoquer avec de grossiers propos. À l’instant, Pierre-Jean le saisit par le dos et les jambes, et le porte, plié en deux, au-dessus d’un réservoir d’eau situé au bord de la cour. Le patient criait et se débattait ; mais Samson l’enserrait dans ses muscles d’acier. Il ne le lâcha qu’après lui avoir fait prendre, coup sur coup, deux ou trois bains de siège, au grand amusement des spectateurs.

Notre héros eut peut-être moins de succès dans les exercices scolaires. Toutefois, s’il ne brillait pas au premier rang, il occupait dans sa classe une place honorable. Nous le voyons même gratifié d’une mention spéciale pour les mathématiques.

Du collège d’Alost, il passa au petit séminaire de

    alors dirigé par des prêtres du diocèse de Gand, ayant à leur tête le chanoine Van Crombugghe, plus tard fondateur des Joséphites et des Dames de Marie. Les Jésuites ne devaient y rentrer qu’en 1831.

  1. Lettre citée.