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Malines[1]. Il y montra, semble-t-il, un esprit plus solide que brillant. Ses anciens condisciples s’accordent à dire qu’il était doué d’un excellent jugement. Déjà on pouvait prévoir qu’il serait surtout homme d’action. Mais, s’il n’eut jamais la passion de l’étude, il fut, à sa manière du moins, un travailleur consciencieux. Au témoignage de son voisin de classe[2], « il écrivait toujours ».

À l’heure des récréations, Pierre-Jean retrouvait sa supériorité. Il était toujours le premier à la course, à la balle, aux barres. Parfois il étendait le bras et le raidissait, sans que l’effort réuni de plusieurs de ses condisciples parvînt à le lui faire plier. Le Dr  Cranincx, devenu professeur à l’université de Louvain, aimait à rappeler que, plusieurs fois, il s’était vu soulevé de terre et porté à bout de bras par son camarade, aux applaudissements de la division.

Avec son heureux caractère, son bon cœur, ses franches allures, Pierre De Smet se vit bientôt entouré de sympathie, comme il l’avait été à Alost et à Saint-Nicolas. Il s’établit même, entre lui et plusieurs de ses condisciples, une amitié que le temps et la distance ne devaient pas refroidir. Parmi ses intimes d’alors, il faut citer, outre le Dr  Cranincx, Mgr  De  Ram, le futur recteur de l’université de Louvain.

Quels étaient ses projets d’avenir ? Si l’on en croit un

  1. Le petit séminaire ou collège archiépiscopal de Malines était alors établi rue Saint-Jean, dans le local occupé actuellement par les Dames de Marie. Le supérieur était M.  Verlooy, ancien oratorien, homme de grande expérience et d’éminente vertu. Son extérieur très digne le faisait respecter des élèves. Il possédait, en outre, un remarquable talent de parole. Ses instructions de chaque dimanche produisaient sur son jeune auditoire une impression dont le souvenir durait encore un demi-siècle plus tard.
  2. M.  l’abbé de Viron.