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là que vivent, outre les Pieds-Noirs, les Corbeaux, les Aricaras, les Crees, les Assiniboins des Plaines, les Cheyennes, les Sioux, etc. À peine quelques missionnaires canadiens commencent-ils à évangéliser ces barbares tribus. « La différence qui existe entre la physionomie de ces sauvages, et celle des Indiens qui habitent les bords du Columbia, est aussi grande que les montagnes qui les séparent. Ces derniers, se font remarquer par leur douceur, leur franchise, leur affabilité, tandis que la cruauté, la ruse, la soif du sang, se lisent dans tous les traits du Pied-Noir. À peine trouverait-on une main innocente dans toute la nation ».[1]

Le 4 octobre, on arriva au fort des Montagnes, appartenant à la Compagnie de la Baie d’Hudson. Bien que protestant, le commandant se montra favorable au projet du missionnaire. Un détachement de Pieds-Noirs devait prochainement venir au fort. Il promit au P. De Smet d’user de son influence pour lui ménager bon accueil.

Celui-ci congédia son escorte, et, en attendant, prépara au baptême une vingtaine de Crées qui avaient déjà reçu la visite d’un prêtre canadien.

Enfin, le 25 octobre, arriva au fort un groupe de treize Pieds-Noirs.

« Ils me saluèrent, écrit le P. De Smet, à la sauvage, avec une politesse à la fois rude et cordiale. En apprenant le but de mon voyage, le vieux chef m’embrassa.

  1. Lettre à Mgr Hughes. — Fort des Montagnes, 30 oct. 1845.