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— Dieu, disent-ils, a eu pitié de nous ; il nous a ouvert les yeux : il est infiniment bon.

Les néophytes s’appliquent à la culture. Ils ont, sous la direction du P. Joset, ensemencé un vaste champ, capable de nourrir plusieurs familles. Peu à peu, les nomades enfants du désert semblent apprécier les douceurs du foyer.

Le P. Point, devant quitter la mission, sera remplacé par le P. Gazzoli. De concert avec le P. Joset, celui-ci continuera de longues années ce fécond apostolat.

Après quelques jours, le P. De Smet, en compagnie du P. Point, prend le chemin de Sainte-Marie. Ainsi, tout en ravitaillant ses missions, il se rapproche des Pieds-Noirs.

Fondée la première, la réduction Sainte-Marie restait le principal établissement des Montagnes. C’était comme un ardent et lumineux foyer, d’où la civilisation rayonnait déjà sur le désert.

Le P. Zerbinati était mort pendant l’automne de 1845, après deux années seulement d’apostolat. Pour le remplacer, le P. Ravalli avait dû quitter Saint-Ignace.[1] Grâce à l’activité du P. Mengarini, la mission avait pris un développement considérable. La petite chapelle avait fait place à une vaste église. À côté du presbytère, s’élevaient des maisons en bois, bâties sur un plan régulier.

De nombreux troupeaux, des basses-cours bien

  1. Né à Ferrare, en 1812, Antoine Ravalli avait de bonne heure éprouvé le désir des missions lointaines. Dans ce but, il avait étudié, outre la philosophie et la théologie, la médecine, le dessin et la mécanique. Son dévouement, sa simplicité, son heureuse humeur, devaient, pendant quarante ans, lui mériter l’estime et la confiance des Blancs, aussi bien que des sauvages.