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sacrifices humains… Ajoutez à cela le dévergondage, la passion du jeu, une paresse qui ne le cède qu’à l’empire de la faim, une invincible pente à la dissimulation, à la gourmandise, à tout ce qui est bas, et vous aurez une idée de l’abjection où croupissent encore les peuples des rives du Columbia ».[1]

Bientôt peut-être, le P. De Smet pourra leur envoyer des ministres de l’Évangile ; mais d’abord, il doit assurer l’avenir des missions existantes.

À Wallawalla, il quitte le Columbia pour prendre la voie de terre. À la tête d’une caravane de chevaux et de mulets, il traverse, pour la seconde fois, l’immense plaine des Spokanes et des Nez-Percés. Il visite en passant la station Saint-François Régis, où déjà soixante-dix métis vivent en bons chrétiens, et, le 17 juillet, arrive à la mission Saint-Ignace.

Sous l’habile direction du P. Hoecken, la nouvelle réduction a prospéré. Le nombre des Kalispels convertis est d’environ cinq cents. À une fervente piété, ils unissent l’amour du travail. Les hommes ont ensemencé 300 acres de terre ; les femmes ont appris à traire les vaches et à battre la crème. À côté des bêtes à cornes, se multiplient les animaux de basse-cour.

Pour hâter encore le développement de la colonie, le P. De Smet laisse au P. Hoecken une partie de ses approvisionnements. Ensuite, il se rend chez les Cœurs-d’Alène.

Nulle part, mieux qu’à la mission du Sacré-Cœur, n’apparaît l’action merveilleuse de la grâce dans l’âme des sauvages.

  1. Lettre citée.