Page:Pere De Smet.djvu/285

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

plus connus parmi les Têtes-Plates. On laissait aux jeunes filles le choix de leur époux. On soignait les malades, au lieu de les laisser périr d’abandon et de misère. L’éducation des enfants était regardée comme un devoir religieux, et promettait aux missionnaires une génération toute chrétienne.

Des bandes ennemies continuaient, il est vrai, à troubler parfois la tranquillité du village. Mais le courage des guerriers, soutenu par une extraordinaire confiance en la protection divine, rendait alliées les tribus les plus hostiles.

Peu de temps avant l’arrivée du P. De Smet, venait d’avoir lieu un engagement avec les Corbeaux. Ceux-ci avaient volé aux Têtes-Plates une trentaine de chevaux. À la place des coupables, avaient été punis deux innocents. L’erreur découverte, on avait fait amende honorable, mais en vain : les Corbeaux étaient trop heureux d’avoir un prétexte pour reprendre la guerre.

Un matin, les Têtes-Plates virent un nuage de poussière s’élever à l’horizon. C’était l’ennemi. Aussitôt le chef de réunir ses braves :

— Mes amis, dit-il, si Dieu veut que nous soyons vainqueurs, nous le serons ; sinon, que sa volonté soit faite ! En tout cas, confions-nous à Lui.

À peine les Corbeaux sont-ils à portée du fusil, qu’ils sont accueillis par une vigoureuse décharge, suivie d’un feu continu. Déconcertés par cette résistance, ils changent leur plan d’attaque en une suite d’évolutions fanfaronnes, qui ne servent qu’à fatiguer leurs montures.

— À cheval ! crie le chef tête-plate. Chacun alors de choisir son meilleur coursier, et de