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journal protestant, ravive notre foi à l’Évangile selon saint Jean. Il y a donc une religion inspirée par l’amour, et capable de régner sur le monde. Elle s’agenouille humblement sous la coupole de Saint-Pierre, et, pieusement, regarde le ciel des sommets rocheux de l’Orégon »[1].

Ses lettres publiées, le P. De Smet dut, de nouveau, tendre la main, et parcourut dans ce but les principales villes belges et hollandaises.

Avec de l’argent, il demandait des apôtres. À ceux qu’eût séduits le goût des aventures, il ne cachait pas les dangers de la vie de missionnaire. « Dans nos déserts, disait-il, il faut toujours avoir son âme entre ses mains… Ce n’est pas que, dans ces climats, l’air soit malsain : loin de là ; si la mort n’y venait que par la voie des maladies, la vie y pourrait être longue ; mais l’eau, le fer et le feu, voilà ses armes ordinaires. Sur cent hommes qui parcourent les pays où nous sommes, il n’y en a pas dix qui soient à l’abri de leur atteinte »[2].

Gagnés à l’apostolat des Indiens, plusieurs jeunes gens dirent adieu à leurs familles. Parmi eux se trouvait l’abbé Charles Elet, le frère du Père Jean. Il devait mourir à trente-sept ans, de la mort des saints, quelques mois seulement après son arrivée aux États-Unis. Le 3 avril 1848, le P. De Smet quitta l’Europe, en compagnie du P. Elet. La traversée fut difficile. « Pendant plusieurs jours, écrit-il, je souffris du mal dont on ne

  1. Evening Mirror de New-York, lors de la publication de Oregon Missions.
  2. Voyages aux Montagnes-Rocheuses, 13e lettre.