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laer, Jean-Antoine Elet, de Saint-Amand-lez-Puers, et Van Horzig, de Hoogstraeten. Un prêtre, M.  Veulemans, et un jeune professeur du petit séminaire, Pierre-Jean Verhaegen, de Haeght, se joignirent à eux.

L’entreprise n’allait pas sans difficultés. La première venait de la famille. Comment leurs parents consentiraient-ils à une séparation irrévocable, à laquelle rien ne les avait préparés ? Après avoir réfléchi et pris conseil, les futurs missionnaires résolurent de quitter la Belgique sans revoir leur famille.

Sans doute, cette héroïque résolution semblera peu compatible avec les devoirs de la piété filiale. Ils ne l’avaient pas prise d’eux-mêmes, et d’ailleurs ils pouvaient invoquer de solides raisons. « Demander le consentement de ses parents, écrira plus tard le P. De Smet, était aller au devant d’un refus certain et absolu »[1]. Dès lors, plutôt que d’exposer sa vocation, ne valait-il pas mieux se borner à l’envoi d’une lettre d’adieux avant de quitter l’Europe ? En tout cas, rien n’autorise à croire que nos jeunes gens soient restés indifférents au douloureux sacrifice qu’ils imposaient à leurs parents. Aucun n’y dut être plus sensible que Pierre De Smet. Nous savons, par le témoignage même de sa famille, que le souvenir de ce départ resta jusqu’à la fin un des chagrins de sa vie ; mais il avait cru obéir à un devoir impérieux.

Les préparatifs se firent dans le plus grand secret. Le Dr Cranincx rappelait volontiers comment il avait été le complice inconscient de Pierre De Smet. Celui-ci était son voisin de dortoir. Il avait déjà rempli sa malle

  1. Relation écrite par le missionnaire vers la fin de sa vie.