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de livres et de vêtements, mais elle était insuffisante. Alors il jette les yeux sur celle de son ami.

— Cranincx, dit-il, veux-tu me prêter ta malle pour un envoi de livres ?

— Volontiers, répond le camarade.

Là-dessus, Pierre-Jean s’empare de la malle, y met le reste de ses effets, et envoie le tout au port d’embarquement.

En sortant du séminaire, les jeunes gens restèrent quelque temps cachés dans une maison voisine[1], puis ils songèrent à gagner Amsterdam, où M. Nerinckx leur avait donné rendez-vous.

Il fallait trouver l’argent nécessaire à la traversée. Ils se défirent de quelques menus objets, dont la vente leur rapporta peu de chose. S’étant interdit de revoir leurs familles, ils durent recourir à l’aumône discrète de leurs amis. Quelques-uns, toutefois, préférèrent tendre la main à des inconnus, et parcoururent dans ce but une partie de la Hollande.

Parmi ceux qui leur montrèrent le plus d’intérêt, il faut citer le supérieur du petit séminaire, M. Verlooy, ainsi que M. Pierre De Nef, de Turnhout, ami personnel de l’abbé Nerinckx et insigne bienfaiteur des missions. Avant de quitter la Belgique, Pierre De Smet se rendit à Saint-Nicolas. Il voulait revoir, en même temps que ses anciens maîtres, l’abbé Van Boxelaere, son ami et son conseiller, alors professeur au petit séminaire. Quelques jours après, il rejoignait à Malines les trois jeunes gens qui devaient l’accompagner jusqu’à Amsterdam.

  1. Cette maison était située à l’angle de la rue Saint-Jean et de la rue des Vaches. C’était un magasin de tabac, portant pour enseigne : Het Schip.