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créer de rien des ressources suffisantes. Le P. De Smet n’hésite pas à tendre la main. Il écrit en Belgique, en France, en Hollande. Il s’adresse à divers diocèses du Canada. Pour intéresser aux missions un plus grand nombre de bienfaiteurs, il transcrit de sa main de longues relations de voyages. Au moment où va s’ouvrir le septième concile de Baltimore, il présente à l’archevêque un mémoire, en vue d’obtenir, aux États-Unis, la création d’une ligue, analogue à celle de Lyon, pour la propagation de la foi chez les tribus de l’Ouest[1].

Les aumônes arrivent abondantes. D’un seul coup, un bienfaiteur belge envoie cent mille francs. Mais les secours sont aussitôt distribués que reçus ; encore ne suffisent-ils pas toujours à couvrir les dépenses : « J’ai dû préparer plusieurs envois pour nos missions des Montagnes. Je n’avais pas le sou ad hoc. J’ai dû, par conséquent, mendier du matin au soir, écrire et voyager pour obtenir des aumônes. Tout compte fait, il me manque 500 francs. La Providence, j’espère, me viendra en aide ».[2]

La Providence, en effet, se montrait généreuse. Plus d’une fois, les maisons de commerce fournirent pour plusieurs centaines de piastres de marchandises, sans vouloir accepter une obole. De riches armateurs, anciens élèves ou amis personnels du P. De Smet, se chargeaient des transports. La Compagnie Américaine des Fourrures offrait aux missionnaires le passage gratuit sur les bateaux qui remontaient le Missouri.

Parfois, l’argent arrivait de la manière la plus inattendue.

  1. Voir Chittenden et Richardson, p. 1306.
  2. Lettre à Ch. De Smet. — 15 mai 1860.