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« Il y a plusieurs mois, dit notre procureur, le supérieur d’une mission m’écrit qu’il se trouve dans un besoin très urgent, au point de devoir peut-être bientôt abandonner ses travaux. Après sa lettre, j’en ouvre une autre, arrivée par le même courrier. Elle est du grand vicaire de Québec. « J’ai, dit-il, une somme à ma disposition. J’ai prié pour savoir comment je pouvais le mieux en disposer. Votre nom m’est venu à la pensée. Veuillez me faire savoir si vous vous trouvez dans le besoin ». En réponse, je donne à ce monsieur quelques détails sur nos missions, lui laissant à lui-même la disposition de son aumône. Je permets au Père de porter à mon compte une somme d’environ 3 000 francs. Quelques mois après, je reçois de celui-ci une lettre de remerciements, avec une lettre de change, payable trois jours après vue ; et, deux jours plus tard, je reçois du grand vicaire un billet de banque, qui couvre amplement ma dette de charité ».[1]

Instruit par de telles expériences, le P. De Smet ne s’abandonne jamais à d’excessives préoccupations. « J’ai si souvent, dit-il, éprouvé les effets de cette douce Providence, que je serais bien ingrat si je ne m’y fiais entièrement. Celui qui nourrit l’oiseau du ciel et revêt le lys des champs ne saurait abandonner ses enfants, surtout lorsqu’ils ont tout quitté pour la gloire de son nom ».[2]

D’ailleurs, le Père n’a garde d’oublier la reconnaissance due aux bienfaiteurs. Personne, en cela, ne montra plus d’à-propos et de délicatesse.

Sa charge le met souvent en rapport avec des princes de l’Église. Parmi les laïques qui s’intéressent aux

  1. Lettre à Charles Van Mossevelde. — 27 sept. 1854.
  2. Lettre citée.