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si vous daignez agréer la proposition du R. P. Provincial, je vous en garderai une vive reconnaissance. Vivre en bon religieux, dans la pratique de l’obéissance, et, si l’occasion s’en présente, être encore utile à l’Amérique, toujours selon le bon plaisir de mes supérieurs, tel est, devant Dieu, mon seul désir ».

Dieu se contentera de ce généreux dessein. Les supérieurs de la Compagnie ne donneront pas suite à leur projet. Le P. De Smet sera maintenu à Saint-Louis, et continuera d’exercer sous le nouveau provincial, le P. Murphy, les mêmes fonctions que sous le P. Elet. Le fait qu’il restera, jusqu’à sa mort, procureur du Missouri, est la meilleure preuve qu’on a reconnu la sagesse de son administration.

Le calme, bientôt, rentre tout à fait dans son âme, un moment désemparée. Le 15 août 1855, il se lie plus étroitement, par les vœux solennels, au Maître qu’il a promis de servir jusqu’au bout.[1]

Les années douloureuses qu’il vient de traverser ont affermi sa vertu. À la lumière d’en haut, il a compris que l’épreuve est la condition de toute œuvre féconde, et qu’à la suite du Sauveur crucifié, l’apôtre doit savoir souffrir. Se voyant si vite abattu, il est devenu plus humble encore, et plus compatissant à la misère d’autrui. Surtout, il a pris l’habitude de ne chercher qu’en Dieu son appui. « Toute notre force, dit-il, consiste dans la connaissance de notre propre faiblesse, et dans la possession du grand

  1. Les religieux de la Compagnie de Jésus ne sont, d’ordinaire, admis à la profession solennelle que 17 ans après leur entrée au noviciat. Le P. De Smet, reçu pour la seconde fois dans l’ordre à la fin de 1837, avait dû attendre jusqu’en 1855 son incorporation définitive.