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États-Unis un terrain plus favorable à leur prétendue liberté.

Nulle part leur propagande ne fut plus active qu’à Saint-Louis.

« On compte ici, écrivait le P. De Smet, de 30 000 à 40 000 Allemands, parmi lesquels plusieurs radicaux, socialistes, illuminés, récemment chassés d’Europe. Ils ont pour chef un démagogue du nom de Boernstein, expulsé successivement d’Allemagne, de France et d’Italie. En arrivant ici, il a déclaré la guerre aux Jésuites, aux prêtres, aux catholiques, et, depuis deux ans, n’a cessé d’exciter contre nous ses adeptes. Hier, à son instigation, ceux-ci ont voulu s’emparer des locaux où l’on procédait à l’élection d’un nouveau maire, afin de forcer le vote des gens libres. Il y a eu du sang versé, un homme tué sur le coup, cinq ou six maisons brûlées…

» Kossuth, le chef de l’insurrection hongroise, est venu à Saint-Louis, s’est associé à Boernstein, et a, comme lui, déclaré la guerre aux Jésuites… Sa popularité, il est vrai, tombe de jour en jour. Il se retirera sans doute dans quelque coin du monde, pour y vivre dans l’abondance avec le fruit de sa nouvelle industrie : l’émission de bons hongrois, payables lorsque la Hongrie sera république, et lui, Kossuth, son premier président.

» Après Kossuth, Lola Montes… Elle aussi en veut grandement aux Jésuites. Elle prétend que c’est à cause d’eux qu’elle a dû quitter la Bavière, que la Bavière est gouvernée par les Jésuites, que le premier ministre est leur provincial, etc. ».[1]

Les carbonari, nombreux en Amérique, continuaient à

  1. À François De Smet. — 7 avril 1852.