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vivre. Avec une touchante piété, il reçut les derniers sacrements, et, le 17  mars  1852, au lever du soleil, son âme, qui n’avait point « péché contre la lumière », alla jouir des clartés éternelles.

L’archevêque de Saint-Louis voulut lui-même présider les funérailles et faire l’éloge du défunt. Quoique presbytérien, son père fit célébrer pour lui cent messes. Le P. De Smet espéra quelque temps recevoir aussi son abjuration. Pareille joie ne devait pas lui être accordée ;[1] mais, jusqu’à la fin, l’éminent homme d’État l’honora de son amitié.[2]

Les progrès du catholicisme commençaient à inquiéter les ennemis de l’Église. Ceux-ci préparaient de violentes attaques.

Obligés de quitter l’Europe après les événements de 1848, bon nombre de révolutionnaires italiens, allemands, suisses, hongrois, étaient allés chercher aux

  1. Thomas Benton mourut à Washington la 10 avril 1858. Les États-Unis lui firent de somptueuses funérailles, auxquelles assistèrent plus de 20 000 personnes. Rien, malheureusement, dans l’histoire de ses derniers moments, ne prouve qu’il ait adhéré à la foi catholique.
  2. Entre autres souvenirs du missionnaire, sa famille conserve une Histoire des Tribus indiennes de Schoolcraft, avec cette Inscription : « Offert par l’ex-sénateur Benton au Révérend Père De Smet, en témoignage d’affectueuse considération et de vive gratitude pour les consolations dont, après Dieu, il a été l’instrument, en assistant un fils mourant, lui faisant trouver, à vingt-deux ans, sur son lit de mort, un lit de fleurs, lui découvrant au sortir de ce monde, le printemps de la vie, l’aurore d’un jour radieux : spectacle inoubliable de joie douce et sereine, de confiante espérance et de reconnaissance à Dieu. — Saint-Louis, mai 1852 ».