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ont fait, à travers la neige, plusieurs jours de marche, pour venir lui serrer la main, et l’assurer qu’ils sont restés fidèles à ses enseignements.

Restent les Têtes-Plates. Malgré la douleur de ne plus trouver que des ruines, le P. De Smet veut revoir l’ancienne, et toujours chère, mission Sainte-Marie.

Sans doute, la passion du jeu a causé de graves désordres ; mais le mal n’est pas irréparable. Les vieillards n’ont cessé de déplorer l’aveuglement de leur tribu ; tous souhaitent ardemment le retour des missionnaires. Le grand chef a traversé l’Orégon, à la recherche du P. Mengarini. Lorsque, l’année précédente, un Père de Saint-Ignace est venu les visiter, la plupart se sont approchés des sacrements, et ont repris l’habitude de la prière.

Comme les Cœurs-d’Alène, les autres peuplades converties promettent de ne pas recommencer la guerre. Entrées dans la coalition pour défendre leurs droits, elles n’ont à se reprocher aucun acte de cruauté. Les Têtes-Plates et les Kalispels se font gloire de n’avoir jamais versé le sang d’un Blanc.

Le pacificateur devait, semble-t-il, rencontrer plus de difficulté chez les tribus restées païennes. Mais tel est l’ascendant du P. De Smet, si franches sont ses manières, si touchante sa bonté, qu’il a promptement dissipé la défiance des sauvages. Les Spokanes, les Yakimas, les Palooses, les Okinaganes, les Chaudières, promettent d’accepter les conditions du gouvernement.

Le 16 avril 1859, le missionnaire reprend la route de Vancouver. Il est accompagné de neuf chefs sauvages, qui vont, au nom de leurs tribus, signer la paix avec les agents de la République. Seul et sans armes, un jésuite a plus fait, pour la tranquillité du pays, que les troupes