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consolations me fit goûter, au milieu du désert, cette solennité. Elle me rappelait les réunions des premiers chrétiens, alors que tous n’avaient qu’un cœur et qu’une âme. Depuis huit jours, les Indiens s’étaient préparés à faire une bonne confession ; tous, à peu d’exceptions près, s’approchèrent de la sainte table. Pareille fête ne s’oublie pas ; son souvenir reste parmi les meilleurs de ma vie »[1].

Impatient de visiter les autres tribus, le P. De Smet partit, dès le milieu de février, pour la mission Saint-Ignace[2].

Un rigoureux hiver rendait le voyage périlleux. Tandis qu’il franchissait, dans un frêle canot d’écorce, les rapides de la Clarke, le missionnaire se trouva plus d’une fois en danger de périr. Mais la joie de revoir ses néophytes, l’espoir de leur assurer la paix, lui rendaient la fatigue légère.

Il arriva enfin chez les Kalispels. Ceux-ci le reçurent avec de vives démonstrations de joie. N’est-ce pas lui qui, le premier, leur avait appris à connaître le Maître de la vie ?

La mission comptait 2 000 Indiens baptisés. C’était la plus prospère de l’Orégon. Moins exposée au contact des Blancs que celles de Saint-Paul et du Sacré-Cœur, elle avait conservé, sous la direction du P. Hoecken, la ferveur des débuts.

Bientôt le P. De Smet voit arriver les Kootenais. Ils

  1. Lettre au R. P. Général. — Saint-Louis, ler nov. 1859.
  2. Cette réduction fondée, quinze ans auparavant, prés de l’embouchure de la Clarke, avait dû être transférée, en 1854, dans un endroit plus favorable, à quelques milles au nord de Sainte-Marie. Elle se trouvait ainsi réunie à la mission Saint-François de Borgia.