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» L’histoire de la race indienne sur notre continent a prouvé que le missionnaire réussit là où avait échoué l’autorité civile et militaire. Dans une affaire qui n’intéresse pas moins les Blancs que les sauvages, il serait bon de profiter des leçons de l’expérience, et d’adopter le projet du P. De Smet ».[1]

Le gouvernement ne devait point, hélas ! entrer dans ces vues. Il n’en faut pas moins savoir gré au général Harney d’avoir cherché à faire prévaloir des conseils de sagesse et d’humanité.

La mission du P. De Smet était terminée. Désirant revoir encore les établissements des Montagnes et visiter les tribus du Missouri, il obtint du général l’autorisation de retourner à Saint-Louis par la voie de terre. Le 15 juin, il quitta Vancouver, accompagné des chefs indiens qui regagnaient leur pays.

Quelques mois plus tard, il recevait les lignes suivantes d’Alfred Pleasonton, alors capitaine dans l’armée d’Oregon :

« Mon cher Père, nous avons tous vivement souffert de votre départ. Je n’ai rencontré aucun officier de notre connaissance qui ne m’ait exprimé le même regret. C’est à vous que nous nous sentons redevables de la bonne entente qui règne maintenant entre les Blancs et les Indiens…

» Le général me charge de vous exprimer sa vive reconnaissance pour les précieux services que vous avez rendus au pays durant son commandement. Il vous renouvelle l’assurance de sa haute estime et de son inaltérable amitié. Quant à moi, je sentais, en me séparant de

  1. Chittenden et Richardson, p. 1579.