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des Indiens pour relever les ruines, et même, s’il se pouvait, établir de nouveaux postes ?

Comme les Têtes-Plates, les Chaudières n’avaient pas tardé à regretter le départ des missionnaires.

— Robe-Noire, disaient-ils, nous voudrions être bons, et faire ce que demande le Grand-Esprit. Mais vois combien nous sommes exposés. De plus en plus, les Blancs se répandent dans le pays. — Ils nous offrent le whisky, et nous disent qu’il n’est pas défendu d’en user. Avant leur arrivée, nous ne trouvions aucune difficulté à être bons ; aujourd’hui, quel changement !

Pour leur venir en aide, on décida que le P. Joset irait prochainement rouvrir la mission de Colville.

Quant à Sainte-Marie, les Pères ne pourront y rentrer de sitôt. La création récente de la mission de Californie[1] a réduit à six le nombre des prêtres travaillant dans les Montagnes. Toutefois, les Têtes-Plates ne seront pas abandonnés. Plusieurs fois chaque année, les missionnaires de Saint-Ignace iront les visiter, les instruire, leur administrer les sacrements.

De tous les Indiens, les Kootenais paraissent, actuellement, les plus dignes d’intérêt. Ils n’ont pas encore souffert du voisinage des Blancs : « Chez eux, écrit le P. De Smet, continue à régner l’union fraternelle, la simplicité évangélique, l’innocence et la paix. Leur honnêteté est si connue, que la marchand quitte son magasin et

  1. À la demande de l’évêque de Monterey, les PP. Accolti et Nobili avaient été, dés 1849, envoyés en Californie, pour s’occuper des émigrants catholiques. Bientôt après, les PP. De Vos et Mengarini devaient les rejoindre. Ils avaient fondé d’importants établissements à San-Francisco, à Santa-Clara, à San-José. La mission, définitivement constituée en 1854, était, depuis 1858, détachée de celle de l’Orégon.