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le laisse ouvert, quelquefois pendant plusieurs semaines. Les Indiens entrent, se servent eux-mêmes, et, à son retour, le propriétaire se trouve fidèlement payé. L’un d’eux m’a assuré qu’ainsi il ne lui avait jamais manqué la valeur d’une épingle ».[1]

Les Kootenais ont bâti de leurs mains une église, dans laquelle ils se réunissent, matin et soir, pour prier. Deux ou trois fois par an, ils ont la visite du missionnaire. À Pâques et aux principales fêtes, ils se rendent à Saint-Ignace, pour recevoir les sacrements et consacrer quelques jours aux exercices religieux.

À l’est des Montagnes, le P. Hoecken préparait l’établissement d’une mission chez les Pieds-Noirs. Depuis qu’ils avaient reçu l’Évangile, ceux-ci ne molestaient plus les tribus de l’Orégon ; mais toujours on craignait de voir se réveiller leurs sauvages instincts. Sur les instances du P. De Smet, le P. Général avait enfin permis de reprendre l’œuvre du P. Point. Encore quelques mois, et la mission Saint-Pierre réunirait, près de la Rivière-au-Soleil, des centaines de néophytes.

Partout, la paix semblait rétablie ; les réductions allaient de nouveau prospérer ; le P. De Smet se disposa à regagner Saint-Louis.

Le P. Congiato voulut lui-même l’accompagner jusqu’à sa sortie de l’Orégon. Ce fut pour lui l’occasion d’admirer le grand missionnaire dans ses rapports avec les Indiens. « Je n’oublierai jamais, écrit-il, le bonheur que j’ai éprouvé en voyageant avec le P. De Smet parmi les tribus. J’ai pu me convaincre par mes propres yeux que le respect, l’amour, l’estime, que lui ont voués les Indiens,

  1. Lettre au R. P. Général. — 1er nov. 1859.