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Saint Augustin, ne seriez-vous point capable de faire ce que tant d’autres ont fait ? Et si, de vous-même, vous êtes incapable de faire la moindre chose, dites-vous avec l’Apôtre : Je puis tout en Celui qui me fortifie »[1].

Quelques semaines plus tard, la pieuse malade est allée recevoir sa récompense. Le P. De Smet s’empresse de rappeler à son mari les fortes pensées de la foi :

« La nouvelle du décès de Laure m’a profondément affligé. Je sais quelle doit être votre douleur, en face d’une perte aussi irréparable que prématurée. Vous perdez une compagne qui faisait votre bonheur, et dont les aimables qualités ne le cédaient qu’à son admirable vertu.

» Cher Charles, les anges du ciel ont réclamé celle que vous pleurez. Elle a été admise, j’ose l’espérer, au céleste banquet, après les souffrances qu’elle a endurées avec tant de patience et de résignation. Toutefois, je l’ai recommandée aux prières d’un bon nombre de mes confrères et de religieuses de Saint-Louis. Depuis que j’ai reçu la fatale nouvelle, j’ai offert chaque jour le saint sacrifice pour le repos de son âme.

» J’ai appris avec une vive consolation que, si rude que soit l’épreuve, vous l’avez reçue avec un cœur chrétien. Vous pleurez ; mais vous ne pleurez point comme ceux qui sont sans espérance. Votre chère Laure n’a fait qu’échanger une fragile demeure terrestre pour des tabernacles qui ne sont point bâtis de main d’homme. Ici-bas, elle était votre compagne fidèle et chérie ; dans le ciel, elle sera votre ange, et intercédera pour vous »[2].

  1. À Laure Blondel, première femme de Charles De Smet. Saint-Louis, ler juin 1860.
  2. À son neveu Charles. — Saint-Louis, 12 juillet 1860.