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Un soir de mai, après avoir assisté à un glorieux coucher de soleil, il s’attarde à contempler la disposition et le scintillement des étoiles, que reflète la surface de l’eau. « Jamais, dit-il dans son Itinéraire, je n’avais joui à bord d’une plus superbe nuit. J’en profitai, et ne rentrai dans ma cabine qu’à deux heures du matin ».

Debout avant l’aube, il monte aussitôt sur le pont pour saluer le jour nouveau. « Le ciel était pur, la mer tranquille ; à peine une légère brise ridait la face des eaux. Du sein des ondes, le soleil se levait majestueux. Bientôt il apparut dans tout son éclat, lançant à chaque point de l’horizon ses rayons éblouissants. Vers l’orient, l’océan était en feu ; l’on eût dit une vaste masse d’or en fusion. En vérité, c’est un grand et sublime spectacle qu’un lever de soleil en mer. Mirabilia opéra tua. Domine, et anima mea cognoscit minis »[1].

À Saint-Louis, on attendait avec impatience le retour du P. De Smet.

Un jour, il arrive à l’improviste, et se présente à l’université pendant la distribution des prix Un nombreux public remplit la salle des fêtes. À peine a-t-on aperçu le missionnaire, qu’éclatent les applaudissements. Les discours sont suspendus ; les lauréats oublient leurs couronnes. L’humble religieux doit subir une longue ovation. « J’avoue, écrit-il, qu’à ce moment, je n’étais point du tout à mon aise ».

Il est heureux lorsqu’il a retrouvé sa cellule. Il en baise le seuil, et bénit Dieu de lui avoir rendu ses chers Indiens.

  1. « Vos œuvres sont admirables. Seigneur, et mon âme se plaît à le reconnaître «. (Ps. CXXXVIII, 14).