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d’assurer aux écoles indiennes le paiement des subsides, et d’obtenir, pour les religieux de son ordre, l’exemption du service militaire.

La guerre absorbait toutes les ressources. Une somme de 13 800 dollars était due aux missions des Osages et des Potowatomies. Le P. De Smet fait observer aux ministres que les subsides sont garantis par traité. Un plus long délai serait mal interprété des Indiens. Jusqu’à présent, ceux-ci se sont montrés fidèles sujets de l’Union. Si, faute de pouvoir les nourrir, les missionnaires doivent renvoyer dans leurs familles des centaines d’enfants, n’est-il pas à craindre que les tribus ne fassent cause commune avec les rebelles ?

L’argument, paraît-il, avait sa valeur. Le P. De Smet obtient 10 000 dollars, avec promesse que le reste sera payé prochainement.

Au printemps de 1863, le Congrès votait une loi appelant sous les drapeaux quiconque avait l’âge de porter les armes. Ni prêtres, ni religieux n’étaient exempts ; déjà même quelques-uns avaient été incorporés.

Les Jésuites n’hésitaient pas, nous le verrons, à exposer leur vie pour l’intérêt du pays ; mais ils ne se croyaient pas libres de renoncer aux immunités ecclésiastiques. « Nous sommes des ministres de paix, disait le P. De Smet ; et toujours ce caractère sacré a été jugé incompatible avec la guerre et l’effusion du sang. C’est une loi de l’Église, et cette loi lie nos consciences ».[1]

L’acte du Congrès permettait bien aux conscrits de se racheter en versant une somme de 300 dollars. Mais la province du Missouri était pauvre ; pareille dépense aurait

  1. Lettre à Thurlow Weed. — 11 avril 1863.