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la traduction des Cinquante nouvelles Lettres parues en 1858.[1] Il renferme, outre des récits de voyages et des études de mœurs, plusieurs notices sur les premiers jésuites du Missouri. Le second volume, New Indian Sketches, contient l’histoire de Louise Sighouin, le récit de la pacification des Cœurs-d’Alène, la correspondance du missionnaire avec le général Harney.

Vouloir juger ces publications serait répéter ce que nous avons dit des Voyages aux Montagnes-Rocheuses et des Missions de l’Orégon. Même intérêt de narration, même accent de sincérité, même fraîcheur de style, même charité pour les Indiens, même ardeur à les secourir.

« Les faits relatés dans ces lettres, écrivait un journal américain, forment un important chapitre de l’histoire de l’Église dans notre pays. On peut voir, en les lisant, la différence qui existe entre l’œuvre d’un missionnaire catholique et l’œuvre d’un missionnaire protestant. L’Association américaine des Missions étrangères peut-elle offrir au public un livre comme celui du P. De Smet ? Qu’ont fait ses agents, avec les sommes énormes mises à leur disposition ? Ils comptent leurs travaux par le nombre de pages de la Bible qu’ils ont distribuées. Mais la lettre tue, c’est seulement l’esprit qui vivifie ».[2] Il se trouva pourtant des hommes pour contester la valeur de ces récits. Jadis on avait reproché au P. De Smet d’embellir les faits jusqu’à les dénaturer ; on prétendait maintenant que les Lettres n’étaient pas de lui : il aurait uniquement prêté son nom.

D’où venait la calomnie ? On ne le sut jamais. Elle ne

  1. À Paris, chez Casterman,
  2. The Pilot. — 26 décembre 1863.