Page:Pere De Smet.djvu/437

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s’en répandit pas moins en Europe. En Allemagne, même parmi les Jésuites, la conviction, à cet égard, était générale.

Toujours, lorsque sa bonne foi était en cause, le P. De Smet était douloureusement affecté. Cette fois encore, il crut devoir relever l’accusation. En termes d’ailleurs pleins d’humilité, il s’adressa au provincial d’Allemagne.

« Personnellement, dit-il, je ne mérite guère considération ; mais notre province du Missouri voit son honneur plus ou moins compromis. Elle ne pouvait autoriser pareille imposture.

» Je suis seul responsable des lettres publiées sous mon nom, et avec l’assentiment de mes supérieurs. Quant aux notices sur quelques-uns de nos Pères, j’ai, de différents côtés, recueilli des documents ; puis j’ai rédigé et fait imprimer. Dans mes longs voyages, j’ai puisé aux sources les plus sûres, donnant ensuite mes informations pour ce qu’elles valaient, et indiquant toujours la référence. Pendant mes missions chez les sauvages, tout en les instruisant, je les ai interrogés et observés, et j’ai rapporté les faits, avec ce qu’ils pouvaient avoir de consolant. Tout a été écrit ad majorem Dei gloriam, et pour obéir au désir de mes supérieurs. Je déclare donc que les lettres publiées sous mon nom n’ont pas d’autre auteur que moi, et me permets de protester devant Votre Révérence contre ceux de votre province qui avancent le contraire. Au besoin, toute la province du Missouri est prête à confirmer ma déclaration ».

Impossible de ne pas admettre ces raisons ; impossible aussi de n’être pas touché de ce qui suit :

« Je suis faible et sensible ; j’ai essuyé plus d’une injure par suite des faux bruits répandus sur mes publica-