demanda une nouvelle fondation. Aujourd’hui, les Sœurs de Sainte-Marie comptent aux États-Unis près de 200 religieuses, et possèdent, dans les principales villes, d’importantes maisons d’éducation.[1]
Cependant la guerre qui, depuis plus de quatre ans, désolait les États, touchait à sa fin. Plusieurs corps d’armée sudistes avaient capitulé ; Richmond, la capitale des rebelles, venait de se rendre. Lincoln félicitait le général Grant, et faisait rendre à Dieu des actions de grâces nationales.
Trois jours plus tard, « l’honnête vieillard » tombait victime de la vengeance d’un fanatique ; mais sa cause triomphait : quatre millions d’esclaves étaient devenus libres.
« Il faut remercier Dieu, écrivait Montalembert, parce qu’une grande nation se relève, parce qu’elle se purifie à jamais d’une lèpre hideuse, qui servait de prétexte et de raison à tous les amis de la liberté pour la maudire et la diffamer ; parce qu’elle justifie en ce moment toutes les espérances qui reposaient sur elle, parce que nous avions besoin d’elle, et qu’elle nous est rendue, repentante, triomphante et sauvée ».[2]
Heureux, lui aussi, de l’abolition de l’esclavage, « cette plaie remplie de gangrène »,[3]le P. De Smet se réjouit surtout des nouveaux progrès du catholicisme.