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compromettre l’indépendance de l’Église, prêter un tel serment ».[1]

Mais déjà, en Amérique, le catholicisme avait jeté de trop profondes racines pour qu’il fût au pouvoir de ses ennemis de l’abattre, ou seulement de l’ébranler. L’archevêque de Saint-Louis, Mgr Kenrick, défendait à ses prêtres de se soumettre. Le jour même où la loi devait être mise en vigueur, l’université ouvrait ses cours avec 600 élèves. Les amis de la liberté en appelaient, de l’acte de la législature, à la cour suprême des États-Unis. En janvier 1867, la loi du serment était déclarée inconstitutionnelle.

Quelques mois plus tard, le P. De Smet écrivait ces lignes triomphantes : « L’Église, il est vrai, a ses combats à soutenir. Les sectaires de toute nuance lui font une guerre continuelle. Et, au milieu de l’agitation, des cris et des écrits de nos adversaires, la bonne cause gagne chaque jour du terrain. Sur le sol américain s’élèvent comme par enchantement les églises, les séminaires, les collèges, les académies, les écoles, les maisons religieuses, les orphelinats, les hôpitaux. Des milliers de protestants confient l’éducation de leurs enfants aux Jésuites, aux prêtres, aux Frères et aux religieuses. La plupart de ces enfants deviennent catholiques, et sont souvent les apôtres de leurs familles… À Saint-Louis, la population catholique approche de 100 000 âmes. C’est la Rome des États-Unis ».[2]

On le voit, si la visite des missions l’attire fréquemment

  1. Lettre à Gustave Van Kerckhove. — Saint-Louis, 23 septembre 1865.
  2. Lettre à Émile de Meren. — Octobre 1867.