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de l’Angleterre, mais la guerre à « l’homme rouge » ne se ralentit point. L’exploitation du pays, telle que l’entendaient les Blancs, devait graduellement repousser vers l’Ouest, et finalement anéantir les premiers possesseurs du sol.

Diverses compagnies, établies pour le commerce des fourrures[1], remontaient chaque année le Missouri, faisant au buffle une chasse sans merci. La Prairie devenait déserte. C’était la subsistance des Indiens qui disparaissait[2].

Non contents de tuer le gibier, les Américains prenaient la terre. Derrière le pionnier, sentinelle avancée, se pressait le flot des émigrants ; il couvrait le versant de l’Atlantique, franchissait les Alleghanys, puis se déversait dans la vallée du Mississipi. Partout on fondait des villes, on bâtissait des fermes, on créait des manufactures, L’Indien devait reculer ou périr.

En 1830 avait commencé une spoliation en règle. La loi des États-Unis rejetait les Peaux-Rouges de l’autre côté du Missouri.

En 1854, nouvelle usurpation. Un traité dérisoire, passé entre les tribus et le gouvernement de Washington, faisait trois parts du pays situé à l’ouest du Missouri, jusqu’au pied des Montagnes-Rocheuses. Les deux principales, attribuées aux États-Unis, formaient les territoires de Kansas et de Nebraska ; la troisième, au sud, restait aux Indiens. En une seule année, plus de

  1. Les principales étaient la Hudson Bay Company, ayant son siège à Montréal, l’American Fur Company et la Rocky Mountain Fur Company, ayant toutes les deux leur siège à Saint-Louis.
  2. Dès 1846, le P. De Smet prévoyait le jour où le dernier buffle serait disputé entre les derniers survivants de ces malheureuses tribus. (Missions de l’Orégon, p. 253).