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où sa famille venait de combattre au premier rang pour la liberté.

L’évêque des États-Unis prenait la direction d’un diocèse qui ne mesurait pas moins de quinze cents lieues de long sur huit cents de large, et où vivaient environ quarante mille catholiques, mêlés à trois ou quatre millions de protestants. Comme auxiliaires, il trouvait une trentaine de prêtres, dont plusieurs avaient appartenu comme lui à la Compagnie de Jésus.

Bientôt la persécution révolutionnaire lui envoya de France et de Belgique un précieux contingent de missionnaires aguerris dans la lutte, et fidèles au devoir jusqu’à lui sacrifier la patrie. Les Sulpiciens acceptaient la direction d’un grand séminaire. Parmi ces prêtres, il y avait des hommes éminents, dont plusieurs furent, dans la suite, promus à l’épiscopat.

Cependant il tardait à Mgr Carroll de voir la Compagnie de Jésus se réorganiser dans son diocèse. Le 25 mai 1803, il écrivait au P. Gruber, supérieur des Jésuites de Russie : « Par les lettres de plusieurs de nos frères, nous avons appris avec la plus vive joie que, grâce à une sorte de miracle, la Compagnie a été sauvée et qu’elle existe encore en Russie. Nous savons que le Souverain Pontife la reconnaît et que, par un bref, il a permis à Votre Paternité d’admettre de nouveau ceux qui ont appartenu à l’institut. Presque tous nos anciens Pères sollicitent avec ardeur la grâce de renouveler les vœux qu’ils ont faits à Dieu dans la Compagnie ; ils demandent à achever leur vie dans son sein, et ils se proposent de consacrer leurs derniers jours à la rétablir dans ce pays, si la Providence le permet ».

La réponse du P. Gruber fut telle que la souhaitait le