vous faire la guerre, disaient aux Indiens les PP. White et Altham, mais pour vous apprendre la loi de grâce et d’amour, et vivre avec vous comme des frères ».
Depuis les Grands-Lacs jusqu’au golfe du Mexique, les chrétientés se fondaient. Au récit des souffrances de l’Homme-Dieu, l’Abenaki, l’Iroquois, le Huron, l’Illinois, le Natchez, déposant leur férocité, enterraient la hache de guerre, et choisissaient les plus beaux arbres de leurs forêts pour construire la « loge de la prière ».
Un jour vint où le fanatisme protestant entreprit de détruire l’œuvre des missionnaires. Les catholiques du Maryland se virent ravir leurs biens, leurs droits, leurs églises, leurs écoles, leurs enfants. Les « congrégations » indiennes furent noyées dans le sang. Les Jésuites eux-mêmes, frappés par le bref de Clément xiv, durent se disperser.
En 1776, la guerre de l’Indépendance dépossédait l’Angleterre d’une colonie qu’elle n’avait fait qu’opprimer. Bientôt après, Washington adressait ce vœu aux catholiques des États de l’Union : « Puissent les membres de votre société, en Amérique, uniquement animés par le pur esprit chrétien, jouir de toutes les félicités temporelles et spirituelles » [1] !
C’était une ère de paix qui s’ouvrait. Les catholiques en profitèrent pour demander au pape l’érection d’un évêché à Baltimore.
Le 15 août 1790, dans la chapelle domestique d’un manoir anglais, le nouvel élu était sacré. Il s’appelait John Carroll. C’était un ancien jésuite, natif de Maryland,
- ↑ Rupp, History of the Religious Denominations of the United States, p. 165.