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dans le pays. Le 10 mai, on apprit qu’ils se tenaient, au nombre de trois mille, prêts à arrêter toute embarcation qu’ils surprendraient sur le fleuve. Ils possédaient deux canons, plusieurs fusils, de la poudre et des balles en abondance. « Nous pourrons, écrivait le P. De Smet, juger dans quelques jours de l’exactitude de cette information… Je m’abandonne à la providence de Dieu et à la protection de la Vierge Marie, notre bonne Mère. Je suis envoyé par l’obéissance, et sous les auspices du gouvernement, pour porter des paroles de paix. Le moment est critique, il est vrai ; mais si Dieu est pour nous, qui sera contre nous »[1] ?


Pareille confiance ne devait pas être déçue. Le bateau ne rencontra d’autre obstacle que les bancs de sable qui, plusieurs fois, l’obligèrent à s’arrêter près des forts, pour y déposer une partie de sa cargaison. Enfin, le 9 juin, on atteignit le fort Berthold, près de l’embouchure du Petit-Missouri. Non loin de là vivaient, réunis en un seul village, les Gros- Ventres, les Aricaras et les Mandans. Ces trois peuplades n’étaient pas entrées dans la révolte contre les Blancs ; P. De Smet résolut d’attendre chez elles l’occasion d’entrer en rapports avec les Sioux.

À peine débarqué, il envoie aux chefs un messager, pour leur faire connaître l’objet de sa visite, et les inviter à une conférence. En attendant, il annonce aux tribus amies la parole du Grand-Esprit.

Un événement providentiel contribua singulièrement à accréditer la religion qu’il prêchait. L’année précédente, par suite de la sécheresse, la récolte avait été mauvaise. Espérant plus de succès, les

  1. Ibidem, p . 198.