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sauvages avaient labouré mille arpents de terre, sans autre instrument que quelques pioches, de mauvaises bêches, des bâtons recourbés, des omoplates de buffle. La terre ainsi préparée, ils l’avaient ensemencée. Mais cette année encore, le printemps avait été sans eau ; l’espoir d’une bonne récolte allait de nouveau s’évanouir.

Les Indiens désolés recoururent au P. De Smet.

— Robe-Noire, dirent-ils, vous qui avez un si grand pouvoir, ne pouvez-vous pas aussi faire tomber un peu de pluie ?

— Je n’ai pas ce pouvoir, répondit le missionnaire ; mais, par la prière, on peut tout obtenir du Grand-Esprits Implorons-le ensemble, et offrons-lui nos cœurs. Je dirai pour vous la grande prière (la messe).

Le lendemain, le ciel se couvre de nuages, et d’abondantes averses tombent durant vingt-quatre heures.

Quelques jours plus tard, nouvelle prière, suivie d’une seconde et bienfaisante pluie. Les champs reverdissent, les épis se forment, tout présage une riche moisson.

De telles faveurs faisaient grande impression sur l’esprit des Indiens. Ils suivaient assidûment les instructions du missionnaire ; les mères présentaient, par centaines, leurs enfants au baptême ; les chefs se chargeaient eux-mêmes de faire disparaître les vices et les superstitions.

Cependant les Sioux avaient appris l’arrivée de « la Grande Robe-Noire ». Le 8 juillet, ils apparurent, au nombre de deux ou trois cents, sur l’autre rive du Missouri. Leur aspect faisait trembler les Blancs qui défendaient le fort. Seul, le P. De Smet monta sur une barque, traversa le fleuve, et fut reçu avec de vives démonstrations d’amitié.

Les guerriers lui déclarèrent qu’ils étaient venus exprès pour s’entretenir avec lui. La conférence dura près de