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trois heures. Les grands chefs se montrèrent disposés à faire la paix, et accueillirent favorablement les propositions des États-Unis.

Quelques jours plus tard, arrivait un message des Santees, puissante tribu siouse vivant sur la frontière du Canada. C’étaient eux qui avaient pris la part principale aux massacres du Minnesota. Ils désiraient vivement voir la robe-noire, et recevoir de sa bouche les communications du gouvernement.

Le P. De Smet eût voulu, sans tarder, se rendre à leur invitation, et leur faire déposer les armes. Mais il devait s’assurer des intentions du général Sully.

Celui-ci, malheureusement, brûlait de se mesurer avec les Indiens. Il déclara que son devoir était de leur infliger d’abord un châtiment exemplaire ; alors seulement il pourrait être question de paix.

Une telle attitude rendait impossible la mission du P. De Smet. Pour ne pas compromettre, aux yeux des Indiens, son rôle de pacificateur, il prit le parti de retourner à Saint-Louis, et d’informer le gouvernement.

Comprit-on, à Washington, la faute commise par Sully ?… Le présomptueux général devait apprendre à ses dépens que la parole d’un jésuite avait plus de force que les armes de ses soldats. Encore quelques mois, et il s’empressera de réclamer lui-même l’intervention de la robe-noire.

Quant au P. De Smet, si sa mission officielle avait échoué, il avait obtenu, au point de vue religieux, de consolants succès. Huit cents baptêmes, de nombreux mariages, l’Évangile annoncé à trois ou quatre peuplades, l’espoir de voir s’ouvrir, sur le Haut-Missouri, de nouvelles réductions, tel était le fruit d’un voyage de quatre mois.