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professeur au petit séminaire de Roulers, puis vicaire à Saint-Génois, près de Courtrai.

Dès que les Jésuites eurent ouvert le noviciat de Rumbeke [1], le jeune prêtre s’empressa d’y solliciter son admission. Sa probation à peine achevée, il obtint du P. Général la permission de se consacrer aux missions d’Amérique.

Arrivé au Maryland vers la fin de 1817, il était, dès 1819, placé à la tête du noviciat. Mgr Maréchal disait de lui : « Le P. Van Quickenborne est un saint. La seule querelle que je lui fais lorsque je le vois, c’est qu’il ne prend pas assez soin de sa santé »[2].

Supérieur et maître des novices, il se fait en même temps fermier, charpentier et maçon. Il dirige, sur la plantation, le travail des noirs. Il construit deux églises, l’une à côté du noviciat, l’autre à Annapolis, à six lieues de Whitemarsh. D’une activité prodigieuse, il trouve encore le temps de parcourir comme missionnaire un vaste district. Il s’occupe à la fois des infidèles et des protestants. Tous les quinze jours, il va dire la messe à Annapolis ; il visite régulièrement les malades et les pauvres ; il entre volontiers dans la case des nègres pour leur porter instruction et encouragement.

De nombreuses conversions étaient le fruit de sa charité, et inondaient de joie l’âme du missionnaire. « Qu’il est doux, disait-il souvent, de travailler, de concert avec les anges, au salut et au bonheur des hommes » ! Pour associer les novices à son allégresse, il leur accordait un jour de congé, et leur faisait servir un repas

  1. Sur le noviciat de Rumbeke, voir la Vie du P. Hélias d’Huddeghem, par A. Lebrocquy, S. J. Gand, 1878 ; ch. ii.
  2. Lettre à M. de Theux. — 22 novembre 1821.