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plus copieux, chaque fois que le chiffre des conversions atteignait la centaine.

Lorsque son ministère le retenait loin du noviciat, le P. Van Quickenborne était remplacé par le P. Pierre Timmermans, son assistant.

Celui-ci était originaire de Turnhout, dans la province d’Anvers. Il avait vingt-neuf ans, et était déjà prêtre, lorsqu’en 1817, il avait suivi l’abbé Nerinckx en Amérique. L’exemple de sa vertu aidait puissamment l’action du Père Maître. Destiné à une fin prématurée, les jeunes religieux garderont de lui un souvenir attendri[1].

La lettre suivante dira les impressions de Pierre De Smet à son entrée au noviciat :

« Vous aurez sans doute beaucoup souffert, écrit-il à ses parents, de ce que je vous ai quittés sans vous dire adieu. Ne vous attristez pas plus longtemps. Dieu m’appelait, il fallait le suivre… Ah ! si vous saviez combien je suis heureux dans le lieu où Dieu a daigné me placer ! Loin du tumulte des villes, à l’abri de la corruption du monde, je coule des jours sereins et tranquilles. C’est ici que commence à fleurir l’âge d’or, que j’ai si souvent envié aux pasteurs de Virgile. Servir Dieu, implorer sa miséricorde pour la rémission de mes péchés, demander sa grâce pour persévérer dans le bien, le

  1. « Nous ne parlons jamais du P. Timmermans, écrira plus tard Josse Van Assche, sans montrer en même temps notre admiration pour sa grande humilité, son obéissance, sa piété, son exactitude à observer les règles. Un seul mot de son supérieur suffisait pour le faire aller partout sans un denier dans sa poche. Quelles que fussent ses occupations, il faisait chaque jour plusieurs visites au Saint Sacrement. Partait-il en mission, il allait d’abord se prosterner au pied de l’autel. Lorsqu’il revenait, fût-il mouillé ou transi de froid, il descendait de cheval en nous saluant, et, sans rien dire, il se rendait tout droit à la chapelle ». (Lettre à M. De Nef — 4 déc.  1825).