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les Indiens la meilleure partie de ma vie, c’est à eux que je veux consacrer les quelques années qui me restent, c’est chez eux que je désire mourir ».[1]

De retour en Amérique, le missionnaire se vit, pour la troisième fois, menacé de la charge épiscopale. Les catholiques se multipliant rapidement dans les territoires de l’Ouest, l’archevêque de Saint-Louis avait demandé au Souverain Pontife la création d’un vicariat apostolique au Montana. Il désirait que le titulaire fût un jésuite, et proposait le P. De Smet.

Aussitôt celui-ci écrivit au P. Général une lettre qui révèle sa profonde humilité : « Si, comme me l’assure le Révérend Père Provincial, mon nom figure sur la liste de Monseigneur de Saint-Louis, c’est, je m’imagine, dans le but de compléter cette liste, qui comprend ordinairement trois noms. Sincèrement convaincu que je n’ai ni les vertus ni les talents qu’exige une pareille charge, et ne doutant pas que Votre Paternité ne soit consultée sur une affaire de cette importance, je suis sans inquiétude. Mon seul désir est de vivre et de mourir fidèle à ma vocation et à l’obéissance que je dois à mes supérieurs. Grâce à Dieu, rien au monde ne saurait m’ébranler ».[2]

Répondant à ses vœux, la Providence épargna au P. De Smet le fardeau qu’il avait un instant redouté. Tranquille de ce côté, il ne songea plus qu’à distribuer

  1. Au Directeur des Précis historiques. — Ostende, 2 juin 1865.
  2. Saint-Louis, mars 1866.