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cent millions de dollars.[1] Il fallait continuer les négociations.

Une nouvelle Commission fut chargée de conclure une paix définitive. Elle comptait parmi ses membres les premiers officiers des États-Unis : les généraux Sherman, Harney, Sanborn, Terry, Sheridan. Or ces hommes, qui venaient de mettre fin à la guerre de Sécession, réclamaient, pour faire déposer les armes à quelques milliers de sauvages, l’appui du missionnaire.[2]

Celui-ci le promit volontiers.[3] Il avait pleine confiance dans la loyauté des commissaires. « Je n’hésite pas à dire, écrivait-il, que ces messieurs sont tous animés des meilleurs sentiments à l’égard des tribus, et désirent assurer leur bonheur. Toute résistance des Indiens doit finalement être vaincue, et ne peut que leur attirer de plus grands maux ».[4]

Le départ eut lieu le 30 mars 1868. Le P. De Smet avait soixante-huit ans ; avec une santé chancelante, il allait affronter l’entreprise la plus périlleuse de sa vie.

La Commission se rendit d’abord, par Chicago et Omaha, à un conseil d’Indiens, convoqué sur les bords de la Platte. Le résultat fut heureux ; toutefois, on apprit

  1. Cette évaluation est du général Sherman.
  2. Ces dispositions pacifiques dénotaient, chez quelques-uns des commissaires, un singulier revirement d’opinion. En 1866, le général Sherman écrivait dans ses Indian Views : « Nous devons agir énergiquement contre les Sioux, jusqu’à leur extermination : hommes, femmes, enfants doivent y passer. Aucune autre mesure n’atteindra le fond de la question ».
  3. « Je n’ai rien plus à cœur que le bonheur des Indiens. Chaque jour, je demande à Dieu que la paix se rétablisse et règne dans leur pays. Ma plus grande consolation serait de pouvoir contribuer à hâter ce résultat ». (Lettre à M. Galpin. — Saint-Louis, 22 février 1868).
  4. À M. Gérard. — Saint-Louis, 25 février 1868.