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qu’un certain nombre de tribus, notamment celles des Hunkpapas et des Ogallalas, refusaient d’entrer en accord avec les Blancs. Ces tribus étaient parmi les plus puissantes de la plaine ; aussi longtemps qu’elles n’auraient pas désarmé, on ne pouvait compter sur la paix.

Seul, le P. De Smet pouvait triompher de leur farouche ressentiment. Il accepta d’aller en personne les inviter à la conférence qui devait se tenir, trois mois plus tard, au fort Rice. Seulement, il eut soin de devancer les commissaires, et de remonter seul le Missouri.

— Une robe-noire au milieu des épaulettes, disait-il, semblerait aux Indiens hostiles chose étrange, et leur serait peu agréable.

Après trente-trois jours de pénible navigation, il atteignit le fort, situé près de l’embouchure du Cannon-Ball. Des centaines d’Indiens s’y trouvaient réunis, en vue d’assister au « grand conseil de la paix ».

Apprenant l’arrivée du missionnaire, ils accourent sur la rive, et lui font une chaleureuse ovation ; puis ils l’accompagnent jusqu’à la loge qui lui est préparée. C’est là que l’attendent les grands chefs, anxieux de connaître les dispositions du gouvernement. Le Père leur renouvelle les assurances pacifiques, déclarant toutefois ne pouvoir rien conclure avant l’arrivée des commissaires.

Les jours suivants sont consacrés à l’instruction religieuse des Indiens ; plus de six cents enfants reçoivent le baptême ; les soldats de la garnison sont préparés à s’approcher des sacrements le jour de la Pentecôte.

Le ler juin, le Père annonce qu’il va partir à la recherche des bandes hostiles, afin d’amener leurs chefs à la conférence. Surpris d’une telle audace, les Indiens veulent le dissuader.