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vienne demeurer avec nous, qu’il nous amène d’autres robes-noires pour vivre avec aussi nous. Nous écouterons leur parole, et le Grand-Esprit nous aimera et nous bénira.

Le projet avait reçu l’approbation des supérieurs[1] ; mais il fallait des hommes et des ressources : ce fut l’occasion d’un nouveau retour en Europe.

La santé du vieux missionnaire exigeait d’ailleurs quelque repos. Rentrant de son récent voyage au désert, il écrivait : « Cette lettre pourrait bien être ma dernière… À mesure que j’avance en âge, les chaleurs me deviennent plus insupportables. Souvent j’ai l’impression que je touche à ma fin ».[2] Depuis trois ans, il craignait de perdre l’ouïe. Le P. Coosemans, son provincial, désirait qu’il consultât « quelque ancien et bon docteur belge ». Le 25 novembre 1868, il s’embarquait à New-York.

Ce voyage allait le soumettre à une nouvelle épreuve. Avant d’arriver à Liverpool, le bateau essuya une violente tempête. Renversé sur le pont, le Père se brisa deux côtes, et ne put être soigné que plusieurs jours après. Il n’en commença pas moins presque immédiatement ses courses à travers la Belgique, la France et la

  1. Voici ce qu’écrivait au P. De Smet le T. R. P. Général, à la date du 16 novembre 1867 : «  Accepi et magna cum jucunditate legi Revæ Yæ carissimas litteras, et plurimas gratias ago pro notitiis super tribus Indorum, et in specie Jantonum. Profecto ea quae scribit de tanto desiderio tribus istius, et de iteratis tot annis supplicationibus pro obtinendo sacerdote, valde me commovent, et plane cupio ut, si quid fleri possit a Provincia vestra, fiat… Scripsi Patri Provinciali commendans Revæ Yæ desideria, et aliunde jam novi ipsum serio idem cupere, velleque omnino, quam primum possit, manus operi admovere ».
  2. Au P. Terwecoren. — Saint-Louis, 28 août 1868.