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Hollande.[1] Dès le mois de juin, il repartait pour l’Amérique.

On est stupéfait de voir chez un vieillard pareille activité. Depuis seize mois, il a parcouru 5 000 lieues. Vaincu enfin par la fatigue, il doit, à son retour, garder la chambre plusieurs semaines. Impossible de se rendre chez les Sioux ; mais il trouve moyen, l’automne venu, de faire encore « deux bonnes excursions », l’une de quatre cents lieues, l’autre de deux cents.

Il accompagne jusqu’à Omaha six Sœurs de Charité qu’il vient d’obtenir pour la mission des Pieds-Noirs. Il assure la facilité de leur voyage, et ne les quitte qu’après avoir largement pourvu à leurs dépenses.

Ensuite il va visiter les Potowatomies du Kansas. Indiens et missionnaires le reçoivent comme un père. Toutefois, il a la douleur de constater que, là comme ailleurs, l’invasion blanche a fait son œuvre. « Si les missionnaires, dit-il, veulent opérer ici un bien réel, il leur faut une profonde humilité, un zèle absolument désintéressé, et surtout un souverain mépris des jugements humains ».[2]

Cependant le P. De Smet n’oublie pas la mission du Haut-Missouri. Jamais fondation ne lui tint si fort à cœur. Sa correspondance le montre, depuis 1864, constamment occupé de ce projet.[3] Enfin, il retrouve assez de vigueur pour entreprendre un voyage dans cette

  1. Le missionnaire eut alors la consolation de bénir, à Courtrai, le mariage de son neveu, Paul De Smet, avec Mlle Augusta Vercruysse, et d’assister, à Tournai, à la première communion de sa petite-nièce, Maria Cornet, aujourd’hui Mme Liénart.
  2. Lettres choisies, 4e série, p. 199.
  3. Cf. Chittenden et Richardson, p. 1279-1299.