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région, et quitte Saint-Louis le 1er juin 1870. Eu égard, sans doute, à son âge, ses supérieurs lui avaient donné un compagnon, le P. Panken, Hollandais d’origine, gagné par lui à l’apostolat dès 1857.

C’est la dernière visite du missionnaire à « ses enfants du désert ». Que de fois, depuis trente ans, il a remonté le Missouri, portant d’une main la croix, de l’autre le rameau d’olivier ! Chaque wigwam évoque de consolants souvenirs : des milliers d’enfants baptisés, des ennemis réconciliés, des misères soulagées, des âmes ouvertes aux mystères de la foi.

Le Père peut apprécier les résultats de la paix négociée par lui deux ans auparavant. Les Sioux vivent en bonne intelligence avec les soldats des forts ; dans les réserves, ils s’exercent à la culture, sont habillés par le gouvernement, et reçoivent chaque semaine leur ration de farine, de viande, de café, de sucre. Partout, ils accourent saluer « la Grande Robe-Noire », et déclarent qu’ils veulent rester fidèles aux conventions du fort Rice.

Sur les bords de la Grand River se trouve une vaste réserve habitée par des Indiens de diverses tribus. C’est là que s’élèvera la future réduction. Sa position centrale rendra facile dans le Dakota la diffusion de l’Évangile ; de plus, la proximité des forts permettra aux missionnaires de visiter souvent les soldats, dont la plupart sont catholiques.

Dès le mois d’août, la fatigue contraint le P. De Smet à regagner Saint-Louis. Mais ses dispositions sont prises ; la mission s’ouvrira au printemps prochain. Il a, dans ce voyage, visité de quinze à vingt mille Sioux, et administré plus de quatre cents baptêmes.