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dans la suite »[1]. Des représentants des différents cultes, désignés à cet effet, jouiraient désormais du privilège de nommer les agents dans les réserves où ils auraient des missions, à charge seulement de soumettre leur choix à l’approbation de l’exécutif.

C’était le triomphe de la foi et de la civilisation. Les Indiens ne se verraient plus imposer des fonctionnaires décidés à s’enrichir à leurs dépens. Agissant de concert, le missionnaire et l’agent gagneraient l’un et l’autre en autorité. Des ressources plus abondantes permettraient de multiplier les écoles.

Plus qu’aucune autre, l’Église catholique pouvait se féliciter de l’initiative de Grant ; la plupart des agences étaient évangélisées par ses missionnaires[2]. Elle comptait parmi les Indiens plus de 100 000 néophytes, tandis que les sectes protestantes n’en réunissaient pas 15 000. Grand fut l’étonnement lorsque, trois jours après la déclaration du président, un juif fut nommé surintendant des Affaires Indiennes dans l’Oregon. Dès lors, on comprit ce qu’il fallait attendre des promesses du gouvernement.

Au mois de janvier 1871, le secrétaire de l’Intérieur, Delano, consulta l’épiscopat sur le choix d’un représentant chargé de la nomination des agents catholiques. Le nom du P. De Smet, proposé par les archevêques de

  1. « Indian agencies being civil offices, I determined to give ail the agencies to such religious dénominations as had heretofore established missionaries among the Indians, and perhaps to some other dénominations who would undertake the work on the same terms, i. e ., as missionary work ».
  2. Aux missions des Jésuites, il faut ajouter celles que dirigeaient les Franciscains, les Oblats, et quelques prêtres séculiers.