Baltimore, de New-York, de Cincinnati, de Saint-Louis, fut agréé.
Appelé à Washington, le vieux missionnaire trouva réunis une trentaine de ministres réformés, invités comme lui à donner leur avis sur le moyen de civiliser les tribus. Dans la répartition des agences, ils revendiquaient la part du lion. « Ni ma présence, dit le P. De Smet, ni mes réclamations en faveur des missions catholiques, ne purent obtenir aucun résultat. Le plan de civilisation et d’évangélisation des Indiens avait été à l’avance arrêté par le président, avec l’approbation du Sénat »[1].
On apprit bientôt qu’au lieu de quarante nominations qui revenaient de droit aux catholiques, huit seulement leur étaient accordées[2]. Le reste était partagé entre les sectes. Le président avait d’ailleurs soin de favoriser ses coreligionnaires, en confiant aux méthodistes le tiers des agences.
À peine installé, le nouveau fonctionnaire livrait à ses amis l’église et l’école, allant parfois, comme chez les Yakimas, jusqu’à interdire l’entrée de la réserve au missionnaire catholique. Quatre-vingt mille Indiens se trouvaient, du même coup, sans avoir été consultés, arrachés à l’Église ou exposés à l’apostasie.
Ce n’est pas tout. Le gouvernement disposait de sommes importantes, dues aux tribus en échange de leurs terres. L’intérêt de ces sommes était en partie affecté à l’entretien des écoles. Désormais cet argent servira à