Page:Pere De Smet.djvu/522

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

les déceptions ne parvenaient pas à détruire : « Nous prions, et nous espérons que justice sera rendue »[1].

Non content de prier, l’intrépide vieillard multiplie les démarches. Il s’efforce d’obtenir, au moins pour les postes dont il dispose, des hommes d’une intégrité reconnue[2]. Il se fait exactement renseigner par les missionnaires sur l’état de chaque réserve, et sur les rapports entre agents et Indiens.

Le 27 mars 1871, il adresse au général Parker, nommé commissaire des Affaires Indiennes, un long exposé de la situation, notamment dans les territoires de Montana, d’Idaho et de Washington. Les Nez-Percés, presque tous catholiques, ont été livrés aux presbytériens. Le chef des Spokanes, pour avoir voulu mettre un frein au dévergondage de sa tribu, s’est vu menacé de prison. Chez les Pieds-Noirs, l’agent catholique vient d’être remplacé par un sectaire aussi débauché que haineux. Dans le Dakota, où les Sioux ne cessent de réclamer des robes-noires, toutes les agences, sauf deux, ont été confiées aux protestants.

Rappelant alors les services rendus par ses confrères, le P. De Smet revendique pour eux le droit de poursuivre sans entraves leur apostolat : « Depuis trente ans, nous avons travaillé chez les peuplades ignorantes du Far-West, dans la seule vue de les amener à la connaissance de Dieu et d’augmenter leur bien-être temporel. Nous leur avons distribué les modestes ressources mises à notre

  1. Saint-Louis, 3 mai 1871. — Cf. Letters and Notices, 1871, p. 329.
  2. C’est le P. De Smet qui fit nommer à l’agence de Grand River le major O’Connor, et à l’agence des Têtes-Plates le major Jones, tous les deux excellents catholiques.