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disposition, et souvent nous avons joyeusement partagé leur pauvreté et leurs privations. Nous voulons espérer que, conformément aux intentions bienveillantes exprimées par le Président, « agents et missionnaires pourront désormais agir de concert pour le bonheur des tribus confiées à leurs soins ».

Quatre ans auparavant, le général Parker avait dû au P. De Smet le succès de sa mission chez les Sioux. Les convenances exigeaient qu’il prît sa requête en considération. Mais, pour le moment, les Indiens étaient tranquilles. À quoi bon ménager un prêtre dont on n’avait plus besoin ? La lettre resta sans réponse.

Pendant plus d’un an, le missionnaire renouvela ses instances auprès des autorités de Washington. Il ne pouvait se résigner à voir ses néophytes devenir les adeptes du méthodisme ou de la libre pensée. « Tout ce que réclament les évêques catholiques et les missionnaires, écrit-il au secrétaire de l’Intérieur, c’est de pouvoir, conformément à leur droit et à leur vocation, évangéliser les Indiens qui les ont reçus avec joie, sans être expulsés des missions où ils ont, pendant des années, travaillé avec zèle au bonheur et au salut de ces peuplades »[1].

De même que son collègue des Affaires Indiennes, le secrétaire de l’Intérieur ne daigna pas répondre aux doléances d’un jésuite. Fatigué enfin d’inutiles protestations, jugeant d’ailleurs que le droit de présenter les agents revenait, pour chaque diocèse, à l’évêque, le P. De Smet envoya sa démission de représentant.

Cependant les Indiens ne s’habituaient pas à leurs nouveaux maîtres. Depuis le départ des robes-noires, ils

  1. Saint-Louis, 19 juin 1872.