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Malgré la persécution, les Indiens catholiques restaient presque tous attachés à la foi.

Depuis longtemps, un ministre méthodiste s’efforçait de faire apostasier Ignace, chef des Yakimas. Un jour, il lui fait demander combien il veut pour passer au protestantisme. — Beaucoup, répond Ignace.

— Deux cents piastres ?

— Plus que cela.

— Alors combien ? Cinq cents, six cents piastres ?

— Oh ! plus encore.

— Eh bien ! parle ; dis la somme qu’il te faut.

— Donne-moi la valeur de mon âme.[1]

C’est ainsi que l’esprit chrétien, s’alliant à la fierté du sauvage, faisait de ces frustes natures d’admirables types de noblesse et de fidélité.

Entre toutes les tribus, celle des Cœurs-d’Alène se distinguait par sa piété et son dévouement à l’Église. « Depuis quinze ans que je les connais, écrivait le P. Joset, jamais je n’ai vu chez eux tant de marques de foi. Je suis persuadé que, si nous avions les moyens, rien ne manquerait, de la part des Indiens, pour renouveler les merveilles du Paraguay »[2].

Ayant appris, en 1871, la situation récemment faite au pape par le gouvernement italien, les Cœurs-d’Alène s’empressèrent d’adresser à Pie IX l’expression de leur filial attachement :

  1. Lettre du P. Grassi, Missions Catholiques, 1873, p. 15.
  2. Lettre au P. De Smet, Catholic Review, 9 août 1872.