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se sentaient, disaient-ils, orphelins. Ils envoyaient de fréquents messages à leur « Grand-Père » de Washington, le suppliant de leur rendre leurs agents catholiques, leurs prêtres catholiques, leurs écoles catholiques.

Les réclamations des sauvages trouvaient peu d’écho à la Maison-Blanche. On ne respectait pas plus leurs vies et leurs propriétés que leurs convictions religieuses. Sans la moindre provocation, les soldats se livraient à d’odieux massacres[1]. Bientôt la révolte de Sitting Bull, et les sanglantes funérailles de Custer, égorgé avec son régiment[2], ouvriront les yeux aux législateurs. Mais le P. De Smet ne sera plus là pour réparer les fautes de la République américaine, et lui apporter la paix lorsqu’elle jugera trop onéreux de continuer la guerre.

  1. « N’était l’influence exercée par les missionnaires, les injustices dont sont victimes les tribus des Têtes-Plates et des Pends-d’Oreilles auraient depuis longtemps fait éclater la révolte ». (Rapport des commissaires des Affaires Indiennes au secrétaire de l’Intérieur, 1869, p. 254).
    « Les Blancs occupent aujourd’hui les territoires d’Idaho et de Montana, au grand désavantage des indigènes. Les soldats américains viennent de faire un nouveau massacre, dans lequel ont péri 173 Indiens, principalement des femmes et des enfants ». (Lettre du P. De Smet à G. Van Kerckhove. — Saint-Louis, 8 mars 1870). — Voir les détails de ce massacre dans les Etudes, mars 1890, p. 485 et suiv.)
    Le 30 avril 1871, environ 500 Apaches étaient mis à mort près du camp Grant, dans l’Arizona. Cf. Helen Jackson, Op. cit., p. 325 et suiv.
  2. On se souvient qu’en 1868, au fort Rice, les États-Unis avaient garanti aux Sioux la possession des Mauvaises-Terres, au nord du Niobrara. Quelques années après, les Blancs découvrirent, dans les Black Hills, des gisements aurifères. Aussitôt les mineurs d’affluer, et de s’établir comme en pays conquis. Maintes fois les Indiens réclamèrent à Washington ; ce fut en vain. Cette occupation de territoire, jointe à l’indigne conduite des agents, provoqua, en 1876, un nouveau soulèvement des tribus. Surpris par Sitting Bull dans la vallée du Little Big Horn, le général Custer périt avec 17 officiers et plus de 300 soldats. Les vainqueurs s’acharnèrent sur les cadavres, qui furent horriblement mutilés.