Page:Pere De Smet.djvu/527

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pas osé agir ainsi, si nous avions su que la dignité et le pouvoir du Pape venaient de Jésus-Christ. C’est pourquoi nous avons prié et prions encore, aussi ardemment que peuvent le faire de pauvres Indiens, pour toi, Père, et pour l’Église tout entière.

» De plus, venus de nos divers camps à l’église de la mission, nous avons travaillé pendant neuf jours à réunir beaucoup de prières et d’actes de vertu, afin de les offrir pour toi au Cœur de Jésus. Ce matin, nous les avons comptés, et en avons trouvé 120 527. Jugeant que c’était trop peu, nous avons offert nos propres cœurs pour notre excellent Père le Pape. Nous avons la confiance que cette offrande ne sera pas rejetée…

» Nous avons quelques soldats habitués, non à faire la guerre, mais à maintenir chez nous le bon ordre. S’ils pouvaient rendre au Pape quelque service, c’est avec joie que nous te les offririons. Ils s’estimeraient heureux de donner leur sang et leur vie pour leur bon Père Pie IX.

» Maintenant, permets-nous de te faire connaître nos craintes. Les vendeurs de whisky approchent de plus en plus. Nous craignons de trahir Notre-Seigneur, en reprenant les cœurs que nous lui avons donnés. Puissions-nous être affermis par tes prières !

» Et nos enfants, nos chers enfants, sont encore plus à plaindre que nous, car ils sont plus exposés ; pas tant nos fils, qui ont de bons pères dans les robes-noires, que nos filles, qui n’ont pas encore de bonnes mères. Souvent nous avons demandé des robes-noires de leur sexe ; mais notre voix est trop faible pour être entendue, et nous sommes trop pauvres pour faire autre chose que demander. Qui nous enverra de bonnes mères pour instruire