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qui lui arrivèrent de toutes parts. Pour traduire leur reconnaissance, les missionnaires promirent de célébrer plusieurs fois pour lui la sainte messe ; les enfants de la mission Saint-Ignace envoyèrent à Saint-Louis une liste de communions, de prières et de chapelets, offerts pour « leur bon Père », à l’occasion de son jubilé. Depuis neuf ans, le P. De Smet n’avait pas revu les Montagnes-Rocheuses. Un jour, les Cœurs-d’Alêne vont trouver le P. Cataldo.

— Nous voudrions, disent-ils, inviter la Grande Robe-Noire à venir encore une fois nous visiter.

— Le P. De Smet est fort avancé en âge, répond le missionnaire ; il lui serait difficile de franchir pareille distance.

— Soit ! au moins sera-t-il heureux d’apprendre que les Cœurs-d’Alène lui gardent un affectueux et reconnaissant souvenir.[1]

De la part des Têtes-Plates et des Kalispels, mêmes protestations d’attachement, mêmes instances pour obtenir une dernière visite.

« Volontiers, répond le Père, j’entreprendrais le voyage si ma santé le permettait. C’est ce que je pourrai décider au printemps. Toutefois, je dois ajouter que le docteur me donne très peu d’espoir, et déclare que je suis un oiseau pour le chat ».

Faisant alors allusion aux injustices que viennent de subir les Têtes-Plates[2] : « Je prends part à leurs

  1. Annales de la Propagation de la Foi, 1874, p. 352.
  2. À partir de 1870, le gouvernement multiplia les instances pour décider les Têtes-Plates à quitter la Racine-Amère, et à se retirer au nord, avec les Kalispels, dans la réserve de Jocko, près de Missoula. Pendant l’été de 1872, fut rédigée une convention