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» En communauté, il se montrait fidèle observateur de la discipline. Assez souvent, des étrangers venaient le trouver pendant la récréation qui suit le souper ; toujours il s’arrangeait de façon à assister aux Litanies.[1] Il arriva même plus d’une fois que, ne pouvant expédier l’affaire, il laissa là son visiteur, le priant de l’excuser jusqu’à ce que les Litanies fussent terminées ».[2]

Une telle vertu trouvait son aliment dans une sincère et tendre piété.

Depuis 1827, le P. De Smet offrait chaque jour, avec une foi vive, le saint sacrifice de la messe. Même au cours de ses longs voyages, il n’avait consenti à s’en priver que fort rarement, et contraint par les circonstances.

Maintes fois déjà, nous avons signalé sa dévotion à la Sainte Vierge. C’est elle qu’il invoquait dans ses dangereuses traversées, « Elle qui, dans la gloire du ciel, garde, comme sur la terre, un cœur de Mère… Elle, la Mère toute-puissante de Celui qui soulève les flots ».[3] Le chapelet qu’il portait à la ceinture, et récitait tous les jours, avait été l’instrument de nombreuses conversions.[4]

  1. Les Jésuites ont coutume de réciter le soir, en commun, les Litanies des Saints.
  2. Lettre au P. Deynoodt. — Chicago, 26 avril 1876.
  3. Itinéraire, 1856.
  4. Ce chapelet, presque usé par les doigts du missionnaire, appartient aujourd’hui à une de ses nièces, Mme Liénart, de Tournai. « Une de mes cousines, dit-elle, atteinte du typhus, était à toute extrémité. On glissa sous son oreiller le chapelet du P. De Smet. Aussitôt une amélioration se produisit dans l’état de la malade, qui se rétablit complètement. C’est alors que ma mère, me voyant souvent souffrante, suspendit le précieux chapelet près de mon lit, où il se trouve depuis environ trente ans ». (Tournai, 3 novembre 1910).